Pourquoi la notion de race humaine n’a pas de sens (en biologie comme en sciences sociales)

Aujourd’hui mardi 21 mars est la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination
raciale. À cette occasion, je me suis dit que ce serait bien de discuter un peu de la
notion de race. Cette notion a-t-elle un sens ? S’il y a des races de chien, pourquoi pas des races d’humain ? Que dit la science sur cette question ? Et même que disent *les* sciences, puisque pour répondre à cette question compliquée on va avoir besoin de toutes les bonnes volontés ?

La vidéo :

Transcription de la vidéo pour ceux qui préfèrent le texte :

Et commençons avec les sciences sociales. On fait souvent remonter les débuts du racisme au
17e, 18e et 19e siècle [1-3]. Pourquoi ? Parce qu’à cette époque, les scientifiques se mettent à tout classer. Ils classent les plantes, ils classent les animaux, ils classent les cailloux, et ils classent les humains. La couleur de peau en particulier, une caractéristique facilement observable, est utilisée comme base de ces classifications. On distingue à l’époque la race rouge, la race blanche, la race jaune et la race noire. À chacune de ces races est attribuée des caractéristiques : la race rouge serait colérique, la race blanche sanguine, la race jaune mélancolique, et la race noire flegmatique.

Mais très vite, on va aller plus loin que la couleur de peau et on va se mettre à utiliser d’autres critères, comme la taille du crâne, la taille des squelettes, le volume des muscles, les empreintes digitales, et même la pilosité [2]. Hé oui même les torses velus sont mis à contribution. J’ai eu l’occasion de discuter de ces sujets avec l’historienne Delphine Peiretti-Courtis, membre du laboratoire Telemme à l’université d’aix marseille, et le généticien Bernard Binétruy, directeur de recherche à l’Inserm. Delphine confirme cette tendance de la science du 19e siècle de vouloir mesurer et quantifier à tout va :

« Ils ont essayé de classer les groupes humains par la texture des cheveux, mais aussi des poils, il y a des monographies raciales dans l’ensemble de l’Europe où on retrouve ces classifications, ces tentatives de classification. »

Et ces débats qu’on pourrait penser purement scientifiques à première vue n’ont jamais
été complètement exempts de politique. D’abord parce que certains scientifiques ne faisaient
pas que classifier les humains, ils les hiérarchisaient et les essentialisaient également. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’ils ne disaient pas seulement « ce groupe d’humains est différent », ils disaient aussi « ce groupe d’humains est inférieur », c’est la hiérarchisation, et ils disaient « toute personne appartenant à ce groupe peut se réduire à ces quelques caractéristiques quel’on a identifiées », ça c’est l’essentialisation. La hiérarchisation et l’essentialisation sont deux caractéristiques importantes du racisme [3, 4]. Le racisme non seulement met l’humain dans des boîtes mais postule aussi que certaines boîtes valent mieux que d’autres et qu’il est impossible d’en sortir.

Et la deuxième raison pour laquelle la notion de race a tout de suite été politique, c’est
qu’elle permettait de justifier un certain nombre de méfaits, d’abord l’esclavage au 18e siècle,
et plus tard la colonisation. Jules Ferry a prononcé une phrase restée célèbre lors d’un discours
à la chambre des députés en 1885 :

« Il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. »

Ces idées racistes ne se trouvent pas que dans les sphères intellectuelles. Elles diffusent dans
la société dans son ensemble, par les manuels scolaires, la presse, le théâtre, la littérature, la publicité et les musées. En 1882 à la porte Maillot, vous n’auriez pas trouvé des alpagas en
exposition comme aujourd’hui, mais des indiens d’Amérique du sud.

Les politiciens utilisent aussi la notion de race à des fins nationalistes. Les pays européens
en guerre se servent de cette notion pour exalter les sentiments d’appartenance à la nation – on
va glorifier les gaulois en France, les germains en Angleterre ou en Allemagne, et bien sûr les
aryens dans l’Allemagne nazie.

Ces derniers exemples montrent que le racisme peut aussi être culturel. La notion de race ne
repose pas forcément sur des critères biologiques, mais peut aussi se fonder sur l’appartenance
à un groupe, à une communauté, ou à une religion. Le racisme s’est en quelque sorte diversifié
depuis ses origines purement biologiques. Le sociologue Pierre Bourdieu a un jour eu un mot
célèbre à ce sujet [5] :

« Il y a autant de racismes qu’il y a de groupes qui ont besoin de se justifier d’exister comme ils existent. »

On peut même retrouver du racisme entre les habitants d’une même ville qui partagent
tous les mêmes caractéristiques socio-démographiques, appartiennent tous à la classe ouvrière,
et ont tous la même couleur de peau, mais se distinguent par leur date d’arrivée dans la ville [6]. C’est ce qu’on pourrait appeler du « racisme sans race ».

Ces deux grands facteurs qui ont historiquement favorisé le développement du racisme, la
colonisation et la guerre, nous semblent aujourd’hui éloignés. Mais ça ne veut pas dire que
le racisme a disparu. Le problème du racisme, c’est qu’il prend maintenant des formes plus
sournoises : il ne se manifeste plus seulement par des déclarations ouvertes de haine des autres [7, 8]. En clair, ce n’est pas parce qu’on n’entend plus beaucoup dire haut et fort que « les noirs sont inférieurs aux blancs » par exemple que le racisme a disparu. Il peut toujours prendre des formes plus dures à déceler. Par exemple, on peut le retrouver derrière certaines blagues sur
les talents et les capacités des uns et des autres. C’est ce qu’on appelle le racisme ordinaire [9].

Comme le rappelle Delphine :

« Il n’y a pas besoin de croire en l’existence de races humaines biologiques pour être raciste en quelque sorte, c’est-à-dire que le racisme reste présent aujourd’hui dans différents domaines de la société. »

Une autre forme de racisme également très sournoise, c’est le racisme systémique. C’est le
racisme qu’on peut retrouver dans la société et les institutions, et qui peut empêcher certaines
personnes de décrocher un job ou un logement, même si on ne leur dira jamais qu’il s’agit de
la véritable raison pour laquelle elles n’ont pas été choisies.

En résumé, les sciences sociales nous apprennent deux choses importantes sur la question
du racisme. La première, c’est qu’il semble toujours présenter des caractéristiques communes
à travers les époques : la différenciation des humains, leur hiérarchisation, et leur essentialisation.

La deuxième, c’est que malgré ces régularités, le racisme prend aujourd’hui des formes
très diverses. Le racisme n’est plus forcément exprimé ouvertement, et les critères sur lesquels
sont basées les races sont très variés, pouvant englober des caractéristiques biologiques comme
culturelles. Cette variabilité est très compréhensible si le but premier du concept est avant tout de justifier des discriminations : il sera en permanence modifié pour correspondre aux groupes du moment que l’on souhaite dominer, coloniser, ostraciser. C’est dans ce sens qu’on peut dire que la race est une construction sociale : sa définition a changé au gré des époques et des
populations que l’on cherchait à dénigrer. Un jour les noirs, un autre les juifs, un autre encore
les migrants. Les races ne sont pas des catégories naturelles mais bien souvent le résultat de
constructions servant des intérêts politiques.

Voilà pour la partie sciences sociales. Mais qu’en est-il de la biologie ? Que dit la biologie
sur la notion de race ? Après tout, il y a bien des différences de couleur de peau qui ne peuvent
être niées ? Peut-être existe-t-il d’autres différences biologiques profondes entre humains ?
Hé bien figurez-vous que la conclusion de la biologie est quasiment la même que celle des
sciences sociales sur ce sujet : le concept de races n’est justifié en rien.

Pourquoi ?

L’idée n’est bien sûr pas de nier qu’il existe des différences entre humains. Il existe bien des
différences, morphologiques, physiologiques ou génétiques. Et il existe aussi des différences plus nombreuses entre des humains éloignés géographiquement qu’entre des humains proches [10].
Si vous comparez deux humains de deux populations éloignées, vous allez trouver en moyenne
un peu plus de différences que si vous comparez deux humains d’une même population. Et vous
avez sûrement entendu parler de ces analyses d’ADN que tout le monde peut faire sur internet
pour savoir de quelles régions du monde viennent nos ancêtres. Si on est capables de savoir d’où
viennent nos ancêtres sur la base de l’ADN, ça montre bien qu’il existe une filiation, et que la
variabilité génétique est en partie corrélée à la géographie.

Par contre, et c’est là le point crucial, cette variabilité ne justifie en rien la création de «
boîtes » dans lesquelles on pourrait enfermer les humains et dont les limites seraient claires.
En fait, toutes les données qu’on accumule depuis 50 ans en science feraient plutôt penser que
l’espèce humaine est remarquable par son homogénéité comparée à d’autres. Je vous énumère
quelques-unes de ces données :

– d’abord, on en a parlé tout à l’heure, les anthropologues ont essayé pendant des dizaines
d’années de classer les humains sur la base de différents critères, et ils n’en ont jamais trouvé
de vraiment satisfaisant. C’est pas qu’ils ont pas cherché, c’est qu’ils ont cherché, et qu’ils ont pas trouvé. Vous pouvez prendre le critère que vous voulez pour essayer de distinguer deux
groupes d’humains, vous trouverez toujours des individus qui ne rentrent pas dans les cases.
Autrement dit, vous trouverez toujours beaucoup de variabilité interne aux groupes. À la limite,
vous pouvez trouver des différences de *probabilités* d’exprimer un certain trait, mais jamais
de quoi justifier l’existence de cases, autrement dit jamais de quoi essentialiser.

– ensuite, la génétique est venue confirmer que les humains sont très similaires les uns aux autres. L’ADN de deux humains pris au hasard est similaire à 99,9%. Ce chiffre peut être comparé avec la similarité dans d’autres espèces : entre deux orangs-outans de l’île de Bornéo par exemple, il y a trois fois plus de différences génétiques qu’entre deux humains [4, 11]. Par rapport aux races de chiens, les humains sont aussi bien plus homogènes génétiquement. Si vous prenez deux humains éloignés géographiquement, ils auront en moyenne 5% de différences génétiques en plus que deux humains proches géographiquement. Si vous faites la même chose pour les chiens, on est plus proche des 30%. Et enfin, la majorité des différences génétiques entre deux individus n’est pas dûe à leur filiation. Comme le dit Bernard :

« tout le reste, la grosse majorité des séquences différentes, on parle pas des 99,9% des séquences qui sont communes à deux individus, dans les séquences différentes la grosse majorité ne peut pas être attribuée à une origine géographique quelconque ».

Une grosse partie des différences entre humains est de la variation individuelle non liée à
la géographie. Quand tout à l’heure on disait qu’on pouvait savoir d’où venaient nos ancêtres
en faisant des analyses génétiques, pour arriver à ces conclusions on se base sur un échantillon
très restreint de séquences d’ADN.

– l’espèce humaine est aussi remarquable par ses migrations et ses mélanges incessants
au cours de l’histoire [12]. À moins de barrières géographiques fortes comme des mers ou
des montagnes, l’humain s’est toujours mélangé. La génétique a une fois de plus confirmé ces
résultats de l’anthropologie : si vous faites séquencer votre génome pour savoir d’où venaient
vos ancêtres, ne vous attendez pas à découvrir que vous descendez d’une lignée « pure » entre
guillemets. Ça n’existe pas les lignées pures. Génétiquement parlant, chaque individu est un
patchwork de séquences d’ADN provenant de différentes régions du globe. Ces dernières années,
on a même appris qu’Homo sapiens s’était mélangé avec Néanderthal. Autrement dit, non
seulement notre espèce s’est toujours mélangée en interne, mais elle s’est aussi mélangée en
externe avec d’autres espèces quand elle en a eu l’occasion. Donc même l’espèce humaine prise
dans son ensemble ne peut pas être considérée comme une boîte étanche.

– la paléoanthropologie nous a aussi appris que tous les humains vivant actuellement sur
Terre ont une origine commune pas si lointaine que ça comparée à d’autres espèces, une origine
qui remonte à – 150 000 / – 300 000 ans. On n’est pas encore bien sûrs de la date précise, mais
cette origine unique est certaine, il n’y a pas eu plusieurs origines à la lignée humaine actuelle, et il est tout aussi certain que cette origine unique est africaine. Même les humains qui ne vivent plus en Afrique aujourd’hui sont les descendants d’une population sortie d’Afrique il y a 70 000 à 100 000 ans [12, 13]. Même les américains, même les australiens. Tout le monde vient d’Afrique.

– la génétique a aussi montré que la couleur de peau, ce critère de démarcation si important
pour certains, ne reflète pas des différences profondes de personnalité, de talents ou de je ne sais quoi, mais est simplement une adaptation à la quantité de soleil reçue [14]. Les humains ont
besoin d’une peau suffisamment claire pour laisser passer les UVs et synthétiser de la vitamine
D, mais suffisamment sombre pour ne pas se faire brûler complètement. Et c’est pour ça que
les humains dont les ancêtres ont vécu dans des pays ensoleillés ont la peau sombre. C’est tout.
Y’a rien de plus profond que ça. La couleur de peau est aussi une caractéristique très mauvaise
pour essayer de mettre l’humain en boîte parce qu’il existe une infinité de couleurs de peau,
et non pas trois ou quatre comme on le pense souvent. Enfin, ça fait très peu de temps que
les européens ont la peau blanche. On a retrouvé en Angleterre un squelette appartenant à un
humain ayant vécu il y a 10000 ans et, comme le dit Bernard :

« quand on a pu extraire l’adn et faire son génome, on s’est rendu compte que pas du tout, cet individu avait la peau sombre, et les yeux bleus d’ailleurs »

Oui oui, il y a 10 000 ans en Europe, certaines populations avaient encore la peau sombre [15].
10 000 ans pour le coup, c’est vraiment rien du tout, c’est 400 générations, un claquement de
doigts dans notre histoire évolutive.

– et enfin, si vous vouliez essayer de fonder les races sur d’autres traits que les traits physiques, comme les traits cognitifs, manque de bol, les sciences comportementales, dont la psychologie évolutionnaire, ont montré que les humains avaient globalement les mêmes capacités
cognitives partout. Vous pouvez voyager partout dans le monde et partout vous trouverez des
humains qui rient, qui pleurent, qui souffrent, qui aiment, qui se mettent en colère, qui ont
peur, qui ont honte… les humains partagent tous la même vie mentale. Et quand on trouve des
différences cognitives, le meilleur moyen de les expliquer est très souvent l’environnement. On
sait que les environnements affectent profondément les capacités cognitives, alors que les effets
des gènes sont encore très débattus.

Je m’arrête là. Vous comprenez maintenant un peu mieux pourquoi on entend parfois dire
que « la science a rejeté la notion de race », ou que « le concept de race n’est pas un concept
scientifique ». Non pas qu’il n’y ait pas de variabilité entre humains, ou que cette variabilité
ne soit pas du tout reliée à la géographie. Mais le concept de race, qui suppose l’existence de
boîtes étanches dans lesquelles on pourrait ranger les humains, est mis à mal par la relative
homogénéité de l’espèce humaine, par ses nombreux métissages, par ses migrations incessantes,
par son origine commune récente, par sa variabilité interindividuelle forte face à la variabilité
intergroupe, par la superficialité de traits comme la couleur de peau, par la prééminence de
l’environnement pour expliquer certaines différences cognitives, etc. La biologie conclut donc
plus ou moins la même chose que les sciences sociales : essayer de mettre les humains en boîtes
est une entreprise profondément ardue et les critères utilisés pour essayer de faire ça se révèlent en général arbitraires. Oui, il existe de la diversité entre humains, la diversité est indéniable et présente partout en biologie, mais cette diversité n’a rien à voir avec la diversité qu’on peut observer entre les races de chiens par exemple.

Néanmoins, une fois qu’on a dit tout ça, je ne voudrais pas que vous reteniez de cette vidéo
que la lutte contre le racisme ne doit se faire qu’avec des arguments scientifiques. S’il faut se
battre contre le racisme, c’est aussi et peut-être même surtout parce que discriminer sur la base
de différences est mal, et non parce que « la science a dit que les races n’existaient pas ». La lutte contre le racisme est avant tout une question morale, car l’égalité en droits ne repose pas sur l’absence de différences. C’est ce que faisait déjà remarquer l’UNESCO en 1950, qui tout en
condamnant le peu de scientificité de la notion de race comme on vient de le faire, rappelait
aussi que [16] :

« Il faut affirmer tout d’abord, et de la manière la plus catégorique, que l’égalité en tant que principe moral ne repose nullement sur la thèse que tous les êtres humains sont également doués. »

Le problème, quand on fait reposer la lutte contre le racisme sur la science uniquement,
c’est que la science, comme on l’a vu, ne pourra jamais rejeter toutes les différences. Elle peut
à la limite les minimiser, mais la taille d’une différence est toujours subjective. Il n’y a pas de loi pour décider ce qu’est une petite ou une grande différence. Et comme le disent la biologiste Évelyne Heyer et l’historienne Carole Reynaud-Paligot [4] :

« Quelqu’un de raciste « se contente » de peu de différences pour hiérarchiser les individus. »

Si le concept de race est une construction sociale, cela veut dire qu’il peut se transformer
au gré des époques et des idéologies. Il est donc possible qu’un jour il soit transformé en une
définition que la science ne pourra plus rejeter. Pour que la lutte contre le racisme soit robuste, il faut donc rappeler qu’il s’agit aussi, et peut-être même avant tout, d’un problème moral.

Vous pouvez bien sûr rappeler que la notion de race est rejetée en sciences, c’est parfaitement
vrai, pour toutes les raisons qu’on a vues aujourd’hui, mais ne laissez pas sous-entendre que
c’est la seule raison pour laquelle on se bat contre le racisme. La tolérance, c’est l’harmonie
dans la différence, pas la négation de la différence [17].

En résumé, le racisme est un problème complexe car multidimensionnel, à la fois biologique,
culturel, et moral. Biologique d’abord parce que les racistes supposent souvent l’existence de
différences biologiques profondes qui permettraient de mettre les humains en boîte. Culturel
parce que les contours de ces boîtes ont varié au gré des époques, et qu’aujourd’hui on peut
être raciste sur la base de critères culturels uniquement. Et enfin moral car si on peut toujours
minimiser les différences entre humains, on ne pourra jamais les rejeter complètement, et il faut
donc aussi rappeler l’importance de la tolérance de la différence.

Cette multidimensionnalité du problème rend nécessaire l’invocation des sciences naturelles
et des sciences sociales pour le comprendre. Nous avons vu que ces deux champs convergent
dans leurs conclusions : aucun critère proposé pour distinguer des races dans l’espèce humaine
ne va de soi. Les sciences sociales rappellent qu’au cours de l’histoire ces critères ont souvent
été choisis pour servir des intérêts politiques. Et si on assiste peut-être aujourd’hui à moins de manifestations ouvertes de racisme, ce fléau n’a pas pour autant disparu. Il peut prendre des formes plus subtiles et par conséquent plus difficiles à débusquer, qui justifient qu’on continue de s’en préoccuper.

Cette vidéo a été réalisée à l’initiative d’EchoSciences SUD Provence Alpes Côte d’Azur,
sur une idée originale de Play Azur. Vous pourrez retrouver sur la chaîne d’Echosciences la
version longue de mon entretien avec Delphine Peiretti-Courtis et Bernard Binétruy. Merci à
eux pour leur disponibilité, merci à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme d’Aixen-
Provence d’avoir bien voulu nous accueillir, et merci à Echosciences et Play Azur pour leurs
actions visant à mettre en contact chercheurs et vulgarisateurs depuis des années, ils font un
super boulot. Je vous incite fortement pour remercier tous ces gens à aller visionner notre
entretien long, le lien se trouve en description. Et n’oubliez pas que vous pouvez toujours
me soutenir sur Utip et Tipeee si vous trouvez que mes ptites vidéos présentent un intérêt
quelconque. À la prochaine.

RÉFÉRENCES :

1. Delacampagne, C. & Adler, L. Une histoire du racisme isbn : 978-2-253-90575-2 (Le Livre de Poche, Paris, nov. 2000).
2. Peiretti-Courtis, D. Corps noirs et médecins blancs Illustrated édition. isbn : 978-2-348-04501-1 (La Découverte, Paris, 2021).
3. Schaub, J.-F. & Sebastiani, S. Race et histoire dans les sociétés occidentales isbn : 978-2-226-25386-6 (Albin Michel, Paris, oct. 2021).
4. Heyer, É. & Reynaud-Paligot, C. «On vient vraiment tous d’Afrique ?» : Des préjugés au racisme : les réponses à vos questions isbn : 978-2-08-142245-2 (FLAMMARION, Paris, fév. 2019).
5. Belkhir, J. L’intellectuel : l’intelligensia et les manuels isbn : 978-2-402-13251-0 (FeniXX, déc. 1982).
6. Elias, N. Logiques de l’exclusion. Enquête sociologique au coeur des problèmes d’une communauté isbn : 978-2-213-59955-7 (Fayard, sept. 1997).
7. Wieviorka. Racisme : une introduction isbn : 978-2-36914-344-4 (La Découverte, Paris, 1998).
8. Légal, J.-B. & Delouvée, S. Stéréotypes, préjugés et discriminations – 3e éd. 3e édition. isbn : 978-2-10-077547-7 (Dunod, Malakoff, 2021).
9. Leyens, J.-P. & Azzi, A. E. Sommes-nous tous racistes ? : Psychologie des racismes ordinaires – nouvelle édition isbn : 978-2-8047-0821-4 (Mardaga, Bruxelles, jan. 2020).
10. Jordan, B. La génomique et la diversité humaine. Cahiers de l’Urmis. issn : 1287-471X.
https://journals.openedition.org/urmis/2387 (juin 2021).
11. Bowden, R. et al. Genomic Tools for Evolution and Conservation in the Chimpanzee :
Pan Troglodytes Ellioti Is a Genetically Distinct Population. PLOS Genetics 8, e1002504.
issn : 1553-7404. https://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1002504 (mars 2012).
12. Pagani, L. et al. Genomic Analyses Inform on Migration Events during the Peopling of
Eurasia. Nature 538, 238-242. issn : 1476-4687. https://www.nature.com/articles/nature19792 (oct. 2016).
13. Li, J. Z. et al. Worldwide Human Relationships Inferred from Genome-Wide Patterns of Variation. Science 319, 1100-1104. https://www.science.org/doi/10.1126/science.1153717 (fév. 2008).
14. Jablonski, N. G. & Chaplin, G. The Evolution of Human Skin Coloration. Journal of Human Evolution 39, 57-106. issn : 0047-2484 (Print)\r0047-2484 (Linking). PMID : 10896812. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/10896812 (2000).
15. Brace, S. et al. Ancient Genomes Indicate Population Replacement in Early Neolithic Britain. Nature Ecology & Evolution 3, 765-771. issn : 2397-334X. https://www.nature.com/articles/s41559-019-0871-9 (mai 2019).
16. UNESCO. The Race Question – UNESCO Digital Library 1950. https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000128291.
17. UNESCO. Declaration of Principles on Tolerance | UNESCO 1996. https://www.unesco.org/en/legal-affairs/declaration-principles-tolerance.

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