Stocker du PQ, un acte irrationnel ?

Paniiiique ! Un mot qu’on entend à toutes les sauces ces derniers jours. Mais que veut-on dire exactement quand on dit que les gens « paniquent » ?

Quelques réflexions de psychosociologue sur la crise que nous traversons actuellement.

Pour ceux qui préfèrent le texte, transcription de la vidéo :

Salut les humains,

j’avais publié au tout début de ma chaîne une vidéo qui s’intitulait « Comment réagiriez-vous
dans un attentat ? », et j’ai décidé d’en faire une petite mise à jour, puisqu’on est tous
aujourd’hui en plein dans une situation d’attentat, ou plutôt dans une situation de danger
préoccupante. Et c’est assez intéressant de pouvoir observer les réactions des autres et ses
propres réactions dans cette situation.

Alors je vais pas vous refaire toute la vidéo, je vous
conseille de mettre pause et d’aller la voir si vous ne l’avez pas vue. Si vous la regardez, vous
vous rendrez compte de deux choses : d’abord que je n’ai jamais eu beaucoup de préoccupations
pour mon apparence capillaire, et ensuite que le concept de panique est très critiqué dans les
sciences sociales au sens large, autant en sociologie qu’en psychologie. Le message principal
de ma vidéo c’était qu’en cas de crise, en cas de danger, les gens ne paniquent pas vraiment,
ou alors ils paniquent mais dans un sens assez faible qui est le sens d’avoir un comportement
différent de celui de d’habitude, pas dans le sens d’avoir un comportement impulsif, antisocial
et irrationnel.

Dans la définition classique de la panique, il y a cette idée que la panique est
un sentiment de peur intense et excessive qui pousse à faire des choses irrationnelles pour se
mettre hors de danger [1]. Mais c’est une définition très vague et qui dépend énormément de ce
que vous allez appeler « excessif » et « irrationnel ». Je vous donnais l’exemple de gens qui courent
pendant un attentat, un mouvement de foule que l’on qualifie souvent de panique. Mais qu’estce
qu’on veut dire par là ? Que c’est irrationnel ? En quoi est-ce irrationnel de se mettre à
courir quand on entend des coups de feu ? Est-ce qu’au contraire ce n’est pas la chose la plus
rationnelle à faire que de vouloir s’éloigner le plus rapidement du danger ?

Je vous parlais des nombreuses études qui ont été menées et qui ont montré que sous la menace,
l’humain pouvait avoir peur, très peur même, mais que cela allait rarement s’accompagner
d’un pétage de cable qui produit des comportements impulsifs et anti-sociaux. Je vous disais
que cette idée de panique incontrôlable a pris racine historiquement au XIXe siècle avec les
travaux de Gustave Le Bon [2], mais que ces travaux étaient non seulement peu empiriquement
fondés mais en plus politiquement orientés, puisqu’ils permettaient à l’époque de justifier
l’interdiction des manifestations. Et quelle meilleure raison pour interdire les manifestations
que de faire passer la foule pour un monstre impulsif et incontrôlable ?

Ça vous paraîtra peut-être surprenant mais cette idée de panique collective semble vraiment
être rejetée en sciences sociales actuellement. Le sociologue Quarantelli disait qu’ « on ne devrait
plus traiter la panique comme un réel concept en sciences sociales. C’est juste un mot du
langage populaire ». Lee Clarke, un autre sociologue qui a beaucoup étudié le sujet, raconte qu’
« après cinq décennies à étudier les inondations, les tremblements de terre et les tornades, un
des résultats les plus forts c’est que les gens perdent rarement le contrôle d’eux-mêmes » [1]. Si
vous n’êtes toujours pas convaincu je vous mets en description une revue qui est en anglais mais
assez facile à lire [3], pour ceux qui veulent plus de références. Et je suis aussi allé interrogé le
spécialiste des foules que vous connaissez tous, Medhi de Fouloscopie, qui abonde en mon sens.

Si c’est pas un argument d’autorité, je sais pas ce que c’est.

Et ce que je veux faire aujourd’hui c’est illustrer tout ça avec le coronavirus, avec Sars Cov2.
En quoi est-ce de la panique que de vouloir faire des provisions de PQ et de pâtes, surtout quand
les consignes de nos dirigeants insistent sur ce qu’on doit faire « individuellement » (« rester chez
soi ») et pas « collectivement » ? Est-ce que c’est pas la chose la plus rationnelle à faire au contraire
? Si le meilleur moyen d’enrayer l’épidémie c’est de ne plus sortir de chez soi pendant 15 jours
ou plus, il va falloir une bonne réserve de pâtes et de PQ pour ça. Donc si les gens qui ont
vidé les rayons pâtes et PQ la semaine dernière sont restés chez eux depuis, peut-être que ces
gens ont en fait adopté le meilleur des comportements. Pour être provocateur, je dirais même
que si paniquer c’est acheter des pâtes, alors peut-être qu’on devrait recommander aux gens de
paniquer plus, ou tout du moins d’avoir peur. D’autant plus que ce n’est pas comme si on allait
mourir de faim s’il n’y a plus de pâtes au supermarché, on reste dans une société d’abondance
et il n’y a pas que des pâtes à acheter au supermarché. Comme dit le proverbe argentin, « s’ils
n’ont plus de pain, qu’ils mangent de la bidoche. »

Les particuliers qui achètent des masques sont un peu plus problématiques. Ils sont problématiques
parce que le stock de masques que l’on a est limité et qu’il vaut mieux les réserver
pour le personnel soignant. Mais à nouveau, est-ce qu’on peut vraiment dire que c’est irrationnel,
que c’est un comportement de panique d’acheter des masques ? Au cas où une personne
tomberait malade dans votre foyer, ces masques vous protégeraient…
Mais surtout que ce soit clair je dis pas ça pour que vous achetiez des masques, n’en achetez
pas, de toute façon vous ne devriez plus en trouver beaucoup à la vente.
Individuellement, il semblerait donc que ces comportements dits de panique ne soient pas
irrationnels. Ils sont au contraire tout à fait adaptés, il faut arrêter de mépriser les gens et de les
prendre pour des imbéciles. Par contre, ce qui vrai c’est que l’agrégation de ces comportements
au niveau collectif peut poser des problèmes, mais il ne s’agit plus d’un problème de rationalité
mais d’un problème de coordination.

Exactement comme quand des gens essaient de s’enfuir
d’une pièce en feu. Ce n’est pas irrationnel de courir pour s’éloigner du danger, mais si tout
le monde fait ça en même temps au passage de la porte il va y avoir un bouchon. Ou si tous
les agriculteurs se mettent à pomper l’eau d’une rivière en même temps il n’y aura plus d’eau,
mais à nouveau c’est un problème de coordination, pas de rationalité individuelle.
Or généralement les problèmes de coordination on les règle avec des normes. On dit, toi
tu sors en premier, toi en deuxième. Ou toi tu pompes de l’eau le lundi, toi le mardi… Mais
là, on est face à une situation inédite, donc on n’a pas mis en place de normes pour gérer la
situation. On n’a pas dit aux gens, les informaticiens vous allez acheter des pâtes le 1er février,
les coiffeurs le 2 février, les maçons le 3 février… et les géologues le 30 février. En l’absence
de normes, c’est très dur de savoir quelle est la bonne stratégie à adopter. On est dans une
situation où on manque d’informations.

C’est vraiment important dans la situation actuelle d’essayer de contrer ce mythe que les
humains sont enclins à la panique collective incontrôlable, parce ce mythe ultra-répandu pousse
les politiciens à cacher des choses à leurs citoyens. Si les politiciens anticipent qu’une information
va provoquer de la panique, ils vont avoir tendance à ne pas la révéler. Or, si les
psychologues et sociologues qui ont étudié le sujet ont raison, c’est exactement le contraire qu’il
faut faire, il ne faut pas cacher d’informations, il faut être le plus transparent possible pour que
les comportements des gens soient les plus adaptés possibles. Et si des normes sociales strictes
doivent être mises en place, il faut bien les justifier, être transparent sur les raisons de la mise
en place de ces normes. Ha oui et puis évidemment il faut aussi essayer d’être cohérent et de ne
pas envoyer des messages contradictoires à la population, du genre restez chez vous mais allez
quand même voter. Mais bon pas besoin d’un doctorat en psychologie pour savoir ça, n’est-ce
pas.

Je passe à autre chose, mais j’insiste sur ce point, c’est très important, cette idée répandue
que les humains sont enclins à la panique collective irrationnelle me semble très néfaste dans
la situation actuelle.

Un autre point intéressant dont je vous parlais dans la première vidéo c’est qu’on a cette
idée que dans une situation de crise les gens vont devenir anti-sociaux, que ça va être du chacun
pour soi. Or à nouveau, c’est pas ça du tout qu’on observe. On peut parfois observer quelques
comportements antisociaux, mais dans la grande majorité des cas on observe au contraire une
augmentation de l’entraide [4, 5]. Pendant le 11 septembre, beaucoup de survivants ont déclaré
avoir été témoins d’actes d’entraide. Dans les mouvements de foule, on observe souvent des
gens qui aident les autres à ne pas se faire écraser. Pendant les attentats du Bataclan, des
personnes faisaient pression sur les hémorragies des autres ou attendaient les autres pour leur
faire la courte-échelle et monter sur les toits. Et dans la situation d’épidémie actuelle, après la
diffusion de photos de rayons de supermarché vides, on a vu fleurir des photos d’entraide, que
ce soit des gens qui proposent de faire des courses pour les autres, qui jouent de la musique sur
leurs balcons, qui font des infographies sur les consignes à respecter. J’ai même croisé quelqu’un
qui m’a dit que cette épidémie lui redonnait foi en l’humanité !

Dans des situations difficiles, les humains s’entraident beaucoup les uns les autres. À choisir,
ce serait plus juste de dire que sous la menace, l’humain devient pro-social en masse plutôt que
paniqueur en masse [3] ! Et c’est un truc intéressant dans le cas d’une épidémie, parce que
cette tendance affiliative, cette tendance à aider et resserrer nos liens sociaux, elle va un peu
à l’encontre de ce qu’on est censés faire. Pour éviter la propagation de l’épidémie on est
censés limiter nos contacts sociaux au maximum, or nos tendances affiliatives nous poussent
au contraire à faire le contraire. On se trouve donc dans une situation où l’humain n’est pas
très adapté psychologiquement pour réagir. Resserrer ses liens sociaux est sûrement adaptatif
quand le danger est une catastrophe naturelle, ou une guerre. Mais pas quand le danger est un
pathogène contagieux.

Au passage, la sélection naturelle nous a quand même fait quelques petits cadeaux pour
nous aider à nous battre contre les maladies. Au cas où les microbes arrivent à rentrer dans
notre corps, elle nous a bien sûr donné un système immunitaire. Mais elle nous a aussi fourni
une arme pour éviter d’être en contact avec ces microbes en premier lieu. Vous voyez de quelle
arme je veux parler ?

Cette arme, c’est le dégoût. Il est en effet très probable que la fonction évolutionnaire du
dégoût, c’est de nous tenir éloignés des pathogènes [6]. Est-ce que vous vous êtes déjà demandé
pourquoi les excréments sont quelque chose de très repoussant pour les humains, alors que c’est
quelque chose de très attirant pour les mouches ? Pourquoi un humain aurait plus raison qu’une
mouche quand il dit que les excréments c’est dégueulasse ? Et bah il n’a pas raison de façon
objective, c’est simplement qu’au cours de notre histoire évolutive les excréments ont représenté
une source d’infection importante, ce qui nous a amené à développer un sens du dégoût qui
nous fait nous éloigner de ces choses. Mais au cours de l’histoire évolutive des mouches, les
excréments ont représenté une source de nourriture parfaite pour y pondre des oeufs.

Pour une mouche, un étron est probablement une des plus belles choses qui existe au
monde. La maison parfaite pour y élever ses enfants. Alors que très peu d’humains se serviront
d’excréments comme source de nourriture ou se diront, tiens chérie, si on batissait notre villa
autour de cet étron, ça sera parfait pour y élever Marie-Françoise. Même si je suis sûr que vous
allez me sortir des exemples de personnes qui ont des goûts… différents on va dire, on ne va
pas explorer ce sujet des psychologies extrêmes aujourd’hui.

Il n’y a pas que les excréments qui nous dégoûtent d’ailleurs, de façon générale tous les
liquides corporelles nous dégoûtent. Pourquoi on trouve ça dégueulasse quelqu’un qui se mouche
dans ses mains ou qui nous éternue à la gueule, alors que la salive c’est de l’eau à 99% ? Et
bien parce que dans cette eau se trouvent aussi des virus et des microbes dont il vaut mieux se
tenir éloigné. Cette réaction instinctive de dégoût nous a probablement déjà évité des milliers
de morts dans cette épidémie, pensez-y !

C’est une autre des raisons pour laquelle la psychologie évolutionnaire est fascinante pour
moi, c’est qu’elle nous permet de voir le monde avec des yeux nouveaux, de se dire, ha bah oui,
ce dégoût des excréments qui me semble à moi non-questionable, en fait il est pas universel,
il existe des êtres vivants sur Terre pour qui c’est tout le contraire. Et si ça vous rappelle ma
vidéo sur le réalisme moral, c’est tout à fait normal. Il existe une connection logique entre la
morale universelle et l’amour des mouches pour les étrons. Mais bref, parenthèse refermée.

Un dernier point que je voulais vous présenter c’est la question des différences de psychologie.
On a tendance en ces périodes qui nous demandent de faire beaucoup d’efforts à pas mal juger
les autres et en particulier ceux qui n’adoptent pas le même comportement que nous. Mais
en faisant ça, on néglige souvent le fait que certaines personnes peuvent avoir des psychologies
différentes, qu’il existe une variabilité dans la façon de répondre au danger. Par exemple,
pendant l’ouragan Katrina qui s’est abattu sur la Nouvelle Orléans en 2005, il y a des gens qui
ont choisi de rester chez eux plutôt que de s’enfuir. Et presque tout le monde a condamné ces
décisions. Mais des chercheurs ont montré qu’il s’agissait de la décision la plus « rationnelle »
entre guillemets pour des personnes qui ont peu de revenu, qui n’ont pas de voiture, qui ne
sont pas habituées à se déplacer, et qui sont très attachées à leur communauté. Ces personnes
ont un type de psychologie que les chercheurs appellent modèle conjoint [7], qui est très basé
sur l’interdépendance, très orienté vers la communauté, où on essaie de s’adapter au monde
et à ce qui nous arrive plutôt que de changer son environnement. À l’opposé, les personnes
qui ont souvent jugé sévèrement les personnes qui n’ont pas fui ont un modèle de psychologie
disjoint, plus basé sur l’indépendance, où chaque personne a des opportunités et fait des choix
qui reflètent ses préférences.

Je ne dis pas ça dans une perspective relativiste, pour dire que peut-être ces personnes qui
n’ont pas fui avaient raison. Il est sûrement possible de montrer que partir était objectivement
la meilleure stratégie. Je dis ça parce que prendre en compte le fait que des gens différents puissent
avoir des psychologies différentes peut avoir des conséquences sur les stratégies qu’on met
en place pour pousser les gens à partir, peut aider à mettre en place des politiques publiques inclusives.

Peut-être que pour certaines personnes, il faudrait que les consignes du gouvernement
soient diffusés par leurs communautés, voire par leurs églises. Peut-être qu’il faudrait insister
plus dans ces messages sur « ce qu’il faut faire pour préserver votre communauté », plutôt que
« ce qu’il faut faire pour préserver votre vie ».

Je m’arrête là, voilà les quelques réflexions que je voulais vous livrer, avec Guillaume Dezecache
qui était mon expert dans la première vidéo et qui l’est toujours aujourd’hui. En résumé
1/ la panique collective n’existe pas. On peut trouver de la panique individuelle dans le sens de
gens qui ont très peur et qui vont agir différemment de d’habitude, mais même dans ce cas on
ne peut pas vraiment parler de comportements irrationnels autrement que dans le sens de comportements
qui posent un problème de coordination à l’échelle collective 2/ s’il devait y avoir un
changement de comportements sociaux, ce serait plutôt une augmentation des comportements
pro-sociaux qu’une augmentation des comportements anti-sociaux 3/ notre tendance affiliative,
notre tendance à se rassembler en cas de danger est néfaste dans le cas qui nous préoccupe
actuellement, et 4/ prenons en compte les différences de psychologie dans ces situations, tous
les cerveaux humains ne réagissent pas au danger de la même façon.
Plus que jamais, portez-vous bien, restez chez vous, n’allez pas voir vos grands-parents,
téléphonez à votre famille et vos amis, et bénissez l’existence d’internet.

References

1. Clarke, L. panic : myth or reality ?, 21–26 (2002).
2. Le Bon, G. Psychologie Des Foules. (1895).
3. Dezecache, G. Human collective reactions to threat. Wiley Interdisciplinary Reviews: Cognitive
Science 6, 209–219. issn: 19395086 (2015).
4. Johnson, N. R. Panic at « The Who Concert Stampede »: An Empirical Assessment. Social
Problems 34, 362–373. issn: 00377791 (1987).
5. Proulx, G. & Fahy, R. F. Account analysis of WTC survivors in Proceedings of the 3rd
International Symposium on Human Behaviour in Fire (2004).
6. Buss, D. M. The handbook of evolutionary psychology vol. 1 isbn: 9781118755884 (2016).
7. Stephens, N. M., Hamedani, M. G., Markus, H. R., Bergsieker, H. B. & Eloul, L. Why did
they « choose » to stay? Perspectives of hurricane katrina observers and survivors. Psychological
Science 20, 878–886. issn: 09567976 (2009).

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