« Multiplication, variation, les plus adaptés vivent et les autres meurent. »
Dix mots. Un jour, dix mots ont suffi à Darwin pour résumer sa théorie de la sélection
naturelle. Dix mots. Dix mots pour la théorie la plus puissante du vivant, la théorie qui
permet d’expliquer à la fois toute la diversité, la ressemblance et la fonctionnalité du vivant, la théorie qui relie le scarabée… à la mante… à l’orchidée… à l’humain…
Regardez par la fenêtre et prenez le premier être vivant que vous voyez. Le moineau, la
tulipe ou la luciole… peu importe. Ces dix mots nous disent que vous, humain, avez un ancêtre
commun avec cet être vivant. Qu’avec assez de courage, assez de courage pour faire votre
généalogie sur des millions de générations, en remontant des centaines de millions d’années en
arrière, vous finiriez par tomber sur les mêmes ancêtres… que si vous aviez décidé de faire la généalogie de cet être vivant.
Dix mots. « Multiplication, variation, les plus adaptés vivent et les autres meurent. »
Et le plus fou dans tout ça, c’est que cette diversité, cette beauté et cette fonctionnalité
prennent racine dans l’aléatoire. Pas d’ingénieur, pas d’artiste inspiré pour créer cette orgie de formes, de couleurs et de fonctions. Rien que du hasard de mutation, du hasard de rencontres,
du hasard d’environnement. Du hasard répété à l’infini et façonné sans relâche par un processus
qui n’a besoin que de dix mots pour s’écrire.
« Multiplication, variation, les plus adaptés vivent et les autres meurent. »
Le vivant est déjà splendeur sans Darwin, on peut pas le nier, on l’a sous les yeux. Mais
ajoutez-y Darwin et vous mettez la beauté au carré. La beauté qui s’explique par une beauté
d’un autre genre, la beauté de l’aléatoire, la beauté de la simplicité, la beauté d’une loi de
l’univers qui explique tant mais a gardé la modestie de s’écrire en dix mots.
« Multiplication, variation, les plus adaptés vivent et les autres meurent. »
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