Retours d’expériences sur la présentation de la biologie du comportement en facs de sciences sociales

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Commentaires

6 réponses à “Retours d’expériences sur la présentation de la biologie du comportement en facs de sciences sociales”

  1. Avatar de Joann Guyoncour
    Joann Guyoncour

    Dans le cadre d’un cours de sciences cognitives intitulé « Categorization, Communication and Consciousness » enseigné par Stevan Harnad (actuellement mon directeur de recherche) à l’université McGill. La question de la psychologie révolutionnaire a été balayé très rapidement sur fond de just-so stories et de spandrels en citant justement Gould et Lewontin. Je le soupçonne surtout d’être resté bloqué à l’état des débats de l’époque sur la sociobiologie sans avoir actualisé sa pensée au regard des avancées conséquentes dans le domaine. Cette situation s’est même reproduite dans d’autres cours de psychologie. Au contraire d’un cours de sociolinguistique enseigné par Charles Boberg qui lui, a redonné du crédit à la psycho évo et aux origines biologiques des différences de language à ma grande surprise et au désarroi des étudiants de linguistique.

  2. Avatar de Clément Nguyen
    Clément Nguyen

    Le seul exemple qui me vienne en tête, c’est en licence d’Histoire, dans un cours d’Introduction à l’Archéologie. Il fallait faire un compte-rendu d’article parmi une liste proposée et la professeure (sachant que j’avais passé un (petit) peu de temps sur les bancs d’une fac de bio auparavant) m’avait aiguillé sur un texte assez court d’Alain Testart qui revenait sur la sociobiologie et considérait que ses prémisses étaient bancales.

    Je n’ai pas eu grand chose à dire sur l’article, je n’avais pas vraiment d’opinion à ce sujet sur le moment. Le travail sur la biologie m’avait semblé assez léger, avec simplement consultation d’un manuel généraliste et une remise en question très générale de la sociobiologie. Je ne sais pas ce que j’en penserais aujourd’hui. Mis à part ça et y compris dans mes cours qui évoquaient les autres sciences sociales hors Histoire, je n’ai jamais vraiment vu de références à la biologie des comportements.

  3. Avatar de Sylvain Lauth
    Sylvain Lauth

    Bonjour, je suis en fac de psychologie et le seul individu proche de la psychologie évolutionnaire dont on parle est Chomsky, et c’est globalement pour le critiquer. Chomsky est perçu comme un innéiste et sa position est un peu caricaturer, bien que la psychologie du développement et la psychologie cognitive admettent l’effet des gènes (en interaction avec l’environnement: constructivisme) pour expliquer les comportements. J’ai eu affaire à la même situation dans un cours d’option en linguistique qui avait de bons arguments contre la thèse de Chomsky, mais la professeur en profitait pour taper sur toute la psychologie évolutionnaire.
    L’évopsy est considérer comme innéiste et niant l’effet de l’environnement et de la culture. Il fallut que j’intervienne pour expliquer que le but de l’évopsy n’était pas de remplacer les explications environnementales et culturelle mais bien d’ajouter l’explication des gènes pour avoir une analyse plus complexe de la psychologie humaine. Bref, le sujet n’est pas compris, et suscite quelques réticences dû aux mésinterprétations.

  4. Avatar de Carmen
    Carmen

    C’est un peu dur pour moi de savoir si mon commentaire va être utile car, bien qu’ayant un master en psychologie clinique et réalisant actuellement ma thèse en sciences de la vie, je n’ai jamais eu de cours de « biologie comportementale » à proprement dit (ni dans le cursus obligatoire ni optionnel, car je suis sûre que je l’aurais choisi). Je ne sais pas si cette différence vient du fait que j’ai réalisé mes études en dehors de la France (j’ai vérifié et d’autres unis ici propose bien des cours de biologie comportementale donc peut-ête est-ce juste une particularité de mon uni). En tout cas, on nous a toujours présenté des études liant biologie et comportement mais au sein d’un cours avec une thématique. Par exemple, le cycle cyrcadien en lien avec les difficultés pour les ados de dormir à des heures « convenables ». Ou les réactions de l’axe HPA suite à une situation stressante, qui va renforcer une réponse de type « fight or fly », pour mieux comprendre pourquoi on va avoir une amnésie partielle comme certaines informations seront moins traitées que d’habitude en raison de « l’urgence » d’agir (ou non). Ou, dernier exemple, comment le cerveau réagit aux drogues et donc pourquoi c’est si dur d’arrêter ou si facile de ressombrer.
    De mon point de vue ça n’a donc jamais été discrédité et ces études ont toujours été présentées comme sérieuses. Et peut être que leur inclusion dans un cours qui nous permet de mieux appréhender une problématique valorise davantage ce type d’explication. Peut être est-ce aussi de ne pas avoir le label « évolution » qui aide. Car mon seul souvenir de critique négative par rapport à la théorie de l’évolution a été (bizarrement) en cours d’épistémologie ou le professeur a dit qu’il s’agit d’une théorie irréfutable et que donc ce paradigme pose, à ce titre, le même problème que la psychanalyse… (outre l’absurdité de la critique, la comparaison fait mal !)
    Et de mon expérience en recherche durant mon doctorat, je vais faire court mais en bref je travaille sur une intervention à visée thérapeutique basée sur des mécanismes mnésiques, c’est super bien vu de pouvoir argumenter avec un fond « science dur ». Mais c’est à double tranchant car, comme la théorie sur laquelle nous nous basons est très récente et évolue donc avec les connaissances en cours, on (=chercheurs au sens large travaillant sur ce champ) est très vite accusé de faire de la bad science si on voit que nos conclusions pousse à faire progresser le paradigme (plutôt que de le réfuter dans son entier). Comme si on avait déjà tout compris du fonctionnement du cerveau et que notre paradigme ne peut pas progresser avec les nouvelles découvertes (ce qui me fait penser à ce que vit la psychologie évolutionniste).
    Désolée pour le long pavé et je reste à dispo pour des précisions si ça peut aider votre travail.

  5. Avatar de MARTIN
    MARTIN

    Je fais des études d’éco et de philo, j’ai eu les retours suivants :

    – Éco —> les économistes me semblent plutôt ouverts à la psychologie évolutionnistes (en tout cas ceux qui en ont quelque chose à faire de la psychologie et qui vont plus loin qu’Homo Economicus).

    – Philo —> là c’est clairement plus hostile. À un cours une prof avait mentionné “Sociobiologie” et j’avais trouvé le concept intéressant. Je lui avais dit et demandé s’il existait des ouvrages plus récents qui étendaient ce programme de recherche. Elle m’avait regardé comme si j’étais fou, et dit que c’était un programme de recherche dangereux que tout le monde avait rejeté. Je n’avais pas insisté. De manière générale la philo est très constructiviste en France, et très à gauche. Même quand Marx n’est pas le sujet principal du cours (ce qui est souvent le cas), il est rare qu’il ne soit pas mentionné avec insistance. Les profs n’ont aucune réserve sur leurs opinions politiques (toujours de gauche) et commentent souvent l’actualité.
    Exception notable : j’avais eu un cours sur la psychologie chez Dewey, donc assez ouvert sur l’idée de psycho évo. Cependant le prof n’avait parlé que de Dewey et pas de psycho evo contemporaine.

  6. Avatar de Kilian
    Kilian

    Bonjour,

    Je voudrais commencer par une question:
    Avez vous penser à organiser une discussion avec Bernard Lahire? Il a publié un ouvrage assez récent qui tente – que les dieux des sciences humaines nous préservent – d’intégrer une réflexion biologique pour la compréhension des phénomènes sociaux et des lois générales qui les régissent. Je pense que ce serait un échange fort intéressant. Lui aussi, après la publication de son ouvrage, a souffert les attaques et les arguments, désormais classiques des détracteurs de la sociobiologie.

    Quant à ma propre expérience d’étudiant en sciences humaines, je n’ai jamais eu affaire à des attaques frontales sur la biologie, sauf peut être des remarques en cours de psychologie, selon moi tout à fait pertinentes, indiquant la que psycho évo n’est pas suffisante pour comprendre toute la complexité de la psyche humaine. Cela dit, mon université a récemment ouvert un programme de bachelier mêlant anthropologie et biologie. Il semblerait donc que mon université soit assez ouverte relativement à d’autres institutions.

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