La dépression est-elle vraiment une maladie ?

Demandez à un amphi d’étudiants en médecine pourquoi nous tombons malades, la réponse qui reviendra le plus souvent est : « parce que le corps est mal foutu ». Or cette réponse est contraire aux théories de l’évolution : le corps humain est composé d’adaptations, régies par certaines contraintes et soumises à la dérive certes, mais adaptations tout de même qui, par définition presque, sont plutôt bien foutues.

C’est pour remédier à ce genre de vision que des cours de médecine darwinienne sont donnés depuis peu dans les facs. La médecine darwinienne fait le lien entre théories évolutionnistes et médecine, en se posant des questions comme : « Pourquoi sommes-nous vulnérables à certains virus et bactéries malgré nos défenses immunitaires ? », « Existe-t-il des contraintes qui nous empêchent d’évoluer vers un système immunitaire plus performant ? », ou « Certaines caractéristiques humaines que nous pensons être pathologiques ne seraient-elles pas en fait des adaptations ? »

C’est à cette dernière question que nous allons nous intéresser en considérant le cas de la dépression.

Pourquoi la dépression ?

La dépression est la quatrième cause de maladie dans le monde. Aux Etats-Unis, 3,4% des personnes dépressives se suicident chaque année, et, dans l’autre sens, 60 % des gens qui se suicident ont connu un jour la dépression ou un autre trouble psychique. En se basant sur ces chiffres, et en rajoutant les symptômes dépressifs d’exclusion sociale, de manque d’énergie, de perte du plaisir, il est difficile de considérer la dépression autrement que comme une pathologie. Qu’est-ce qui peut donc faire penser que la dépression, au contraire d’autres troubles comme l’autisme ou la schizophrénie, ne serait pas pathologique ?

la vieillesse corot
La vieillesse par Jean-Baptiste-Camille Corot

L’indice le plus fort permettant d’avancer cette hypothèse est le taux de dépression par tranche d’âge dans la population. En règle générale, plus un organe est vieux, plus il a tendance à mal fonctionner. On attrape de l’arthrose avec l’âge, la vue baisse avec l’âge, la mémoire devient moins bonne. C’est une observation qui n’étonne personne, mais qui trahit des processus évolutifs sous-jacents : des gènes entraînant des dysfonctionnements dans des organes jeunes ont pu exister, mais ils auront eu tendance à être éliminés rapidement car ils auront diminué la capacité de reproduction de leur véhicule (l’individu en question).

Au contraire, des gènes entraînant des dysfonctionnements à un âge avancé auront eu un impact moindre sur la fitness de leur véhicule, puisque celui-ci aura eu le temps de se reproduire (et ainsi de propager les gènes en question) avant même que les effets néfastes des dysfonctionnements ne se fassent sentir. Ce sont ces gènes que nous retrouvons donc aujourd’hui et qui expliquent le pattern que nous observons : les dysfonctionnements d’un organisme deviennent de plus en plus nombreux avec l’âge.

Dans le cas de la dépression justement, cette diminution du nombre de cas avec l’âge n’est pas observée. La dépression peut frapper à tout âge, et, chose plus curieuse, l’âge moyen et le pic de dépression se trouve entre 20 et 30 ans, c’est à dire relativement tôt.  Et cela ne concerne pas qu’une faible proportion de la population, comme c’est le cas avec le retard mental, l’autisme, etc… A n’importe quel moment donné, 5 à 9 % des femmes et 2 à 3 % des hommes sont susceptibles de devenir dépressifs.  Il est aussi estimé que vous avez 20% de chances de faire une dépression à un moment au cours de votre vie.  Enfin, cette dépression serait universelle, c’est à dire retrouvée dans beaucoup de cultures différentes tout autour du globe.

La question est donc : pourquoi un état mental qui possède des conséquences si néfastes aurait été conservé par la sélection naturelle, en particulier dans les jeunes tranches d’âge de la population ? La réponse est de postuler que la dépression ne serait pas si néfaste qu’on le dit, et posséderait en fait plusieurs avantages adaptatifs.

Trois courants de pensée

Trois courants de pensée généraux se dégagent à l’heure actuelle et tentent de proposer des avantages adaptatifs :

  • le premier postule que c’est la déprime (et pas la dépression) qui est adaptative, et que la dépression est due à une dérégulation des mécanismes entraînant la déprime.
  • le second postule au contraire que la dépression en elle-même est adaptative.
  • le dernier postule que la dépression est due à des différences individuelles sur un trait psychologique lui-même adaptatif à moyenne dose.

La suite de cet article présente chacun de ces modèles, quelques uns des avantages adaptatifs qu’ils supposent et les arguments qui jouent en leur faveur. C’est parti…

Commençons par la première catégorie. La première catégorie de courants de pensée considère donc le coup de déprime comme une adaptation, et voit la dépression comme principalement dysfonctionnelle et due à une dérégulation des mécanismes entraînant la déprime. Trois avantages adaptatifs majeurs de la déprime sont supposés.

L’homme n’est pas fait pour être heureux.

Le premier avantage adaptatif avancé est la conservation d’énergie ou de ressources. Le coup de déprime permet alors de se désengager d’activités peu rémunératrices, ou d’activités qui tendraient vers un but inatteignable. Cet argument se base sur un parallèle effectué entre la dépression et la souffrance physique.

feu de bois

Car l’homme n’est pas fait pour être heureux, il est fait pour survivre et se reproduire. Il est probable que dans certaines situations être heureux augmente les chances de se reproduire. Mais ce n’est pas nécessairement le cas. La souffrance physique par exemple est une adaptation absolument nécessaire à la survie de l’homme et qui ne joue pourtant pas en faveur de son bonheur. Se passer de souffrance physique, c’est se passer d’un indicateur primordial sur l’intégrité de son corps et ne permet plus d’apprendre à éviter des situations potentiellement dangereuses.

Avec douleur, vous retirez votre main de la flamme dès que vous sentez que ça brûle. Sans douleur, vous retirez votre main de la flamme quand vous vous en apercevez, en espérant que cela ne soit pas trop tard, ou pire, que cela ne vous amuse pas de continuer… De façon plus documentée, il a été montré que des personnes ne ressentant pas la douleur ont une espérance de vie beaucoup plus courte que la moyenne.  La souffrance physique est donc adaptative.

« La douleur vous rappelle que vous êtes en vie. »

Et si la souffrance physique est adaptative, pourquoi pas la souffrance morale ? Pour les tenants de cette hypothèse, la déprime remplirait précisément ce rôle : elle sert à avertir l’organisme qu’il est en train de s’endommager. La perte d’un ami proche par exemple peut être coûteux en terme de fitness ; la dépression sert alors à apprendre à l’organisme qu’il devrait tout faire pour éviter de se remettre dans cette situation.

De façon plus poussée, certains n’hésitent pas à ranger la dépression aux côtés d’émotions comme la colère, la tristesse, la déception, la culpabilité, émotions qui permettent à l’organisme d’identifier et résoudre des problèmes adaptatifs, notamment dans le domaine social.

Enfin, certains symptômes de la dépression appuient cette hypothèse. La dépression est souvent caractérisée par de l’anhédonie (perte de la capacité à éprouver du plaisir) et un manque d’énergie. Ces deux caractéristiques permettent d’éviter les situations qui ont amené la dépression et permettent de se désengager de situations potentiellement dangereuses, afin de réallouer son énergie à d’autres domaines d’activités plus importants.

Prévention des infections

Toujours dans cette optique de conservation d’énergie, mais de façon plus biologique que comportementale, il a été proposé que la dépression pouvait prévenir l’apparition d’infections. Les symptômes de la dépression comme l’inactivité permettent d’économiser de l’énergie, or l’énergie est vitale pour le système d’immunitaire. On sait par exemple qu’une augmentation de la température du corps humain de 1°C entraîne une augmentation de l’activité métabolique de 10 %.

seringue-thermometre-medicamentsLa perte d’intérêt pour des activités sociales permet également de réduire les risques de contamination. La dépression pourrait donc jouer un rôle évolutif de prévention contre les infections ; cependant, cette hypothèse n’explique pas pourquoi la dépression apparaît principalement dans des situations d’échec social ou de perte d’un proche.

 

Les batailles de dominance.

Le deuxième avantage adaptatif proposé à la déprime est une facilitation de la compétition sociale par soumission. La possibilité de reproduction d’un individu est supposée être intimement liée au statut social et la hiérarchie qu’il occupe dans un groupe.

pat connely vieux boxer
Faut pas chercher les mâles dominants

Par conséquent, la lutte pour le statut social est supposée être une pression de sélection importante. Etre un mâle dominant ou de hiérarchie importante a pu être un atout important pour se reproduire au cours de notre histoire évolutive, en particulier si nous étions polygynes. Or pour être mâle dominant, il faut être un bon compétiteur, et dans beaucoup d’espèces, lorsque deux compétiteurs se rencontrent, le plus fort va avoir tendance à exagérer son importance et accentuer son intimidation, tandis que le plus faible aura tendance à battre en retraite.

La théorie du rang, qui est un cas particulier de déprime vue comme une souffrance psychique nécessaire, postule que la déprime fut utile pour permettre à des individus engagés dans des combats de dominance clairement désavantageux de se retirer et d’éviter de s’engager plus encore dans un combat sans espoir.

La déprime aurait alors permis de faciliter l’établissement d’une hiérarchie sociale, voire d’une cohésion sociale en permettant la soumission d’individus faibles à des individus plus forts.

L’acceptation sociale.

Dernier avantage adaptatif cité, l’acceptation sociale. Outre les cas de compétition, il existe des situations dans lesquelles existe pour un individu un risque d’exclusion sociale. Un des modèles évolutifs les plus en vogue en ce moment est le modèle du risque social, qui reprend les deux derniers avantages adaptatifs cités : la déprime permet de faciliter la compétition sociale ainsi que le renforcement des liens sociaux :

« La fonction adaptative de l’état de déprime est de protéger la fitness d’un individu en minimisant les comportements qui mettent en péril les relations sociales, et en s’assurant de la réduction ou de l’évitement de menaces importantes pour les opportunités reproductives.

La navigation sociale

La deuxième catégorie de modèles ne considère plus la dépression comme un dérèglement pathologique de la déprime, la dépression est maintenant vue comme une adaptation en elle-même. Pour soutenir cette idée, ces modèles s’appuient sur les arguments donnés en introduction (forte prévalence de la dépression dans toutes les tranches d’âge et dépression présente universellement). Le modèle le mieux construit à l’heure actuelle dans cette catégorie est le modèle de la « navigation sociale », qui propose comme avantages adaptatifs la rumination analytique d’une part, et la motivation sociale d’autre part.

La rumination analytique.

rodin penseur statue
Le penseur en pleine rumination analytique

 

En plus des symptômes précités (anhédonie, perte d’énergie), les dépressifs ont également une aversion au risque plus grande et ressassent sans arrêt des pensées pessimistes. Cela permet de postuler que la dépression est adaptative en permettant de se concentrer et de réfléchir aux solutions à donner à un problème complexe. L’anhédonie entraîne également le désintérêt pour des activités apportant des récompenses à court terme, au profit d’activités possédant des objectifs à long terme.

Tout ce qui permettrait à un individu d’être distrait (on pourrait citer encore les activités sociales, la conversation, la faim…) serait donc mis en suspens par la dépression pour permettre de se concentrer et de résoudre un problème ayant des conséquences importantes pour le bien-être de l’individu.

La motivation sociale

Deuxième avantage adaptatif supposé, la motivation sociale se décline en deux volets : le signal honnête et l’extortion de fitness.

La théorie du signal honnête.

Par sa perte d’intérêt dans toute forme d’activité, la dépression est coûteuse, et c’est un des arguments pour faire d’elle une pathologie. Mais d’un point de vue évolutif, la question n’est pas « est-ce que cela est coûteux ? », mais « est-ce que les coûts dépassent les bénéfices ? ». Un comportement coûteux peut même être parfois sélectionné précisément car il est coûteux : c’est l’exemple classique de la queue du paon. La queue exubérante du paon est un paradoxe évolutif apparent car elle augmente pour le paon les probabilités de se faire repérer par un prédateur.

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La roue du paon, cible facile pour prédateurs.

Un signal n’est rien…

Les théories de la sélection naturelle et un ensemble de preuves expérimentales nous montrent que ce genre de comportement peut toutefois être sélectionné car les femelles paon vont s’accoupler préférentiellement avec ces paons exubérants : toutes choses étant égales par ailleurs, ces paons ont réussi à survivre en étant pourvus d’un handicap, ils sont donc forcément des mâles plus performants que les mâles sans handicaps. Par son exubérance, le paon mâle envoie un signal aux femelles : « j’ai pu me permettre de porter des plumes voyantes, et je suis toujours en vie, je suis donc un bon mâle ».

… s’il n’est pas honnête !

Un problème qui se pose ensuite pour les femelles paon est d’être sûres que le signal envoyé est un signal « honnête ». Imaginons qu’un paon arrive à produire une queue exubérante sans pour autant augmenter ses chances de se faire repérer (par exemple, il possède un gène qui rend ses plumes invisibles aux prédateurs et visible seulement aux paons femelles). En d’autres termes, ce paon prend les bénéfices de l’exubérance (plus d’accouplements avec les femelles) sans en payer les coûts (plus de chances de se faire repérer).

L’exubérance de ses plumes qu’il montre aux femelles n’est alors plus du tout le reflet de ses capacités à rester en vie : il ne s’agit plus d’un signal honnête ! Les femelles qui seront sélectionnées seront alors celles qui arriveront d’une manière ou d’une autre à reconnaître les mâles non honnêtes et pourront ne pas s’accoupler avec eux ! Mais ceci est déjà une autre histoire, fermons notre digression et revenons à la dépression avec cet exemple en tête.

Pour certains chercheurs, la dépression est précisément un signal honnête : elle permet de montrer à son entourage que l’on est actuellement dans une situation pénible et que l’on a besoin d’aide, et que ce n’est pas du cinéma. Le raisonnement est le suivant : quand vous êtes dans une situation pénible, posséder les symptômes de la dépression (anhédonie, manque d’énergie…) est coûteux mais moins que si vous n’êtes pas dans une situation pénible. C’est presque une tautologie, mais vous avez moins à perdre à devenir dépressif dans une situation pénible que dans une situation où la vie vous sourit. Seul un individu ayant réellement besoin d’aide peut donc se permettre de devenir dépressif.

L’extortion de fitness

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La fitness, concept central de la théorie de l'évolution

La dépression peut aider un individu à recevoir de l’aide de son entourage par son côté honnête, mais également par le fait qu’elle affecte son entourage. La fitness d’individus socialement proches étant généralement corrélée (si vos amis ou votre famille vont bien, il y a plus de chances pour que vous alliez bien aussi), la dépression d’un individu au sein d’un groupe entraîne forcément des conséquences négatives sur tous les individus du groupe.

Du coup, cela devient dans l’intérêt de chaque partenaire social de s’occuper du dépressif, même si ce partenaire n’était pas forcément concerné au départ, ou s’il n’était pas convaincu par l’honnêteté du signal. C’est la théorie du « marchandage » ou de l’ « extorsion de fitness » qui permet d’obtenir de l’aide d’autres personnes de façon involontaire, simplement parce que les fitness de plusieurs partenaires sociaux sont liées.

Les différences individuelles

Enfin, la dernière catégorie de modèles voit la dépression comme due à des différences individuelles dans la population. Il s’agit d’un modèle évolutionniste, mais qui ne voit pas la dépression comme une adaptation. Ceci pour trois raisons principales :

  • la probabilité de faire ou pas une dépression dépend de façon très forte des gènes que vous ont légués vos parents (ie l’héritabilité de la dépression est forte). Or si la dépression était une adaptation, elle devrait être présente chez chaque individu de l’espèce humaine indépendamment de son héritage génétique, et l’apparition d’une dépression ne devrait plus être due qu’à des circonstances environnementales particulières.
  • si la dépression était une adaptation, elle ne devrait être déclenchée que dans les situations où elle serait bénéfique. Or cela ne semble pas être le cas : par exemple, il a été montré que le facteur de risque le plus important pour prévoir l’apparition d’une dépression est… la présence d’un épisode dépressif antérieur, ce qui n’est pas forcément bénéfique.
  • Enfin, le modèle des différences individuelles réfute les arguments de rumination analytique et de motivation sociale, les jugeant basés sur des données incomplètes et/ou interprétables différemment.

Cette théorie des « différences individuelles » se focalise sur la neurasthénie, un trait psychologique caractérisé par un manque d’entrain et une tendance à ressentir des émotions négatives, souvent de façon injustifiée. Il a été montré qu’une augmentation raisonnable de la neurasthénie chez un individu avait des effets positifs celui-ci, notamment sur sa compétitivité. Par contre, au-delà d’un certain seuil de neurasthénie, des symptômes négatifs comme la dépression peuvent apparaître. Ce qui est adaptatif serait donc d’avoir une certaine quantité de neurasthénie, ni trop, ni trop peu. Même si la sélection naturelle tend à favoriser cette juste quantité, le brassage génétique tend à produire des individus qui posséderont un peu plus que la quantité requise, et auront plus tendance à devenir dépressifs.

Ainsi, Nettle propose qu’

une augmentation la neurasthénie aurait pu être sélectionné dans notre environnement évolutif car elle aurait engendré des comportements de compétitivité dans des contextes interpersonnels, jusqu’à ce que ses conséquences négatives dépassent ses conséquences positives. Ceci aurait résulté en une distribution normale de neurasthénie autour d’un pic adaptatif, avec une variation génétique héritable considérable et une proportion significative de la population tombant d’un côté ou de l’autre de cet optimal. D’après ce point de vue, les individus neurasthéniques de façon excessive seraient vulnérables à toutes sortes de troubles affectifs, incluant la dépression.

distribution normale gaussienne
Les individus possédant une neurasthénie extrême (en bleu clair à droite) seraient plus susceptibles de devenir dépressifs.

Cette théorie a le mérite d’expliquer pourquoi seulement certains individus semblent enclins à la dépression et introduit un paramètre de continuité dans les états dépressifs plutôt que de s’appuyer sur la vision binaire dépressif / pas dépressif que nous avions jusqu’à présent.

L’avenir de la recherche nous dira laquelle de ces catégories de modèles est la bonne, mais que la dépression soit une adaptation, un dysfonctionnement ou un extrême dans une échelle continue, chacun de ces modèles propose des avantages adaptatifs plausibles à cet état d’esprit. Reste à les étayer par des expériences et simulations… Ces considérations évolutives pourraient aussi permettre d’identifier plus facilement les causes d’une dépression, et d’adapter les traitements afin que des symptômes adaptatifs ne soient pas traités.

 

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À emporter

  • La forte prévalence de la dépression dans toutes les tranches d’âge de la population, même les plus jeunes, ainsi que son caractère semble-t-il universel font douter que la dépression soit réellement une pathologie.
  • Trois visions s’opposent pour décrire la dépression de façon évolutionniste : la dépression en elle-même serait adaptative, la dépression serait une dérégulation de la déprime adaptative, ou la dépression serait une conséquence d’une neurasthénie extrême chez certains individus
  • Les avantages adaptatifs les plus avancés pour la dépression (ou la déprime) sont : l’attention suscitée chez les partenaires sociaux, l’arrêt de comportements coûteux, la réflexion sur ce qui les a amenés et l’économie d’énergie.

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