Le raisonnement motivé, par-delà le Biais et le Mal
64566 lectures. Publié le 13 May 2013 par Stéphane dans la catégorie Biais Cognitif, Cognition

Après trois jours passés à agoniser dans votre lit d’une maladie inconnue, vous décidez enfin d’aller consulter un docteur. Ce dernier croît reconnaître la maladie, une maladie très grave dont le traitement est long et coûteux, mais il a peur de confondre avec une autre maladie aux symptômes similaires et complètement bénigne. Ca nous fait une belle jambe, docteur ! Pour affiner son diagnostic, le docteur vous propose de faire un test en crachant sur une bande de papier (ce n’est pas de l’homéopathie) : si elle change de couleur, c’est que vous êtes hors de danger. Vous crachez, la peur au ventre, et trois minutes plus tard, les résultats tombent – la bande change de couleur, vous êtes donc épargné. Oui mais voilà, avant de vous pousser sur le trottoir, le médecin ajoute que le taux d’erreur de ce test est élevé, et qu’il se trompe dans 30 % des cas. Penaud dans la rue une demie seconde, vous décidez tout de même de ne pas tenir compte cette information supplémentaire et continuez votre chemin. Après tout, il reste 70% de chances pour que le test ne se trompe pas.
Maintenant, que se serait-il passé si un changement de couleur de la bande avait indiqué, non pas que vous êtes hors de danger, mais que vous êtes gravement malade ? Qu’auriez-vous alors fait de cette information sur le taux d’erreur du test ? L’auriez-vous de la même façon rejetée ?
A en croire une étude ayant testé ces deux scénarios sur deux groupes de sujets différents, dans ce deuxième scénario vous auriez au contraire utilisé cette information d’un taux d’erreur élevé pour remettre en question la validité du test, et ne pas croire en ses résultats. C’est un exemple de ce qu’on appelle le raisonnement motivé en psychologie : la recherche permanente de raisons et de justifications à nos croyances. Notre raisonnement semble largement dévoué à la recherche d’explications et de raisons aux croyances qui nous tiennent à coeur. Vous aimez bien croire que vous n’êtes pas malade, c’est une croyance qui va “motiver” votre raisonnement : vous allez chercher et rassembler tous les arguments possibles pour essayer de montrer que vous n’êtes effectivement pas malades, et la même information sur l’efficacité d’un test sera donc prise en compte différemment en fonction de si ce test vous donne malade ou non.
La littérature en psychologie fourmille d’autres exemples croustillants de ce raisonnement motivé. Quand des gens ont perdu un pari d’argent fait sur un match, ils vont se servir d’événements intervenus pendant le match pour expliquer pourquoi ils ont perdu et pourquoi ils auraient dû gagner (la fameuse mauvaise foi des supporters). Les “experts” politiques ou d’économie utilisent les mêmes genres de ficelles pour expliquer pourquoi leurs théories se sont révélées fausses, ou pourquoi ils n’ont pas prédit la crise. Dans d’autres occasions, notre mémoire est sélective : on ne va conserver que les souvenirs qui préservent une bonne image de nous-même. Et même chez de très sérieux reviewers scientifiques (les chercheurs chargés de lire les résultats scientifiques obtenus par d’autres chercheurs avant d’accepter ou non leur publication dans des journaux), il a été montré que de façon très partiale, certains se mettent à chercher des failles dans la méthodologie quand ils n’acceptent pas les conclusions des papiers, alors qu’ils sont censés faire le travail inverse !
Le raisonnement motivé, phénomène inconscient la plupart du temps, pousse donc les gens à chercher des arguments pour justifier une opinion qu’ils ont déjà et à laquelle ils tiennent. Les conséquences de ce biais sont multiples.
Violation des normes morales
“Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît” est une maxime que l’on viole probablement souvent sans même s’en rendre compte ! Dans une étude, des sujets arrivant dans un laboratoire étaient informés qu’ils allaient devoir réaliser soit une tâche longue et pénible, soit une tâche courte et ludique.
Les sujets avaient le choix :
- entre décider eux-même quelle tâche réaliser, sachant que la tâche non choisie irait automatiquement à un autre sujet privé de choix
- laisser un ordinateur décider de la répartition des tâches
La tâche effectuée, les sujets durent évaluer à quel point ils avaient trouvé leur choix juste.
D’autres sujets, dans la position du sujet n’ayant pas eu le choix, durent faire la même évaluation du choix de leur partnaire. La différence entre les évaluations faites par les deux groupes de sujet permet d’avoir une estimation de l’ “hypocrisie morale” des sujets. Comme vous pouvez vous en douter, une certaine “hypocrisie morale” fut mise en évidence : les sujets ayant fait le choix se jugèrent plus justes que les sujets ayant subi le choix. Mais plus intéressant encore, la même expérience fut réalisée à nouveau en soumettant les sujets faisant le choix à de la charge cognitive : au moment de faire leur évaluation sur la justesse de leur choix, les sujets durent réaliser une autre tâche leur prenant toute leur concentration et leurs ressources cognitives. Cette charge cognitive permet de court-circuiter l’activité de raisonnement potentielle qui se ferait pendant la tâche d’évaluation. Et dans cette condition, l’hypocrisie morale disparaît ! Les gens qui choisissent de garder la tâche courte et ludique pour eux-mêmes ne s’évaluent plus plus magnanimes que lorsqu’ils sont évalués par les autres sujets.
Cette expérience est donc un autre exemple de raisonnement motivé dans le domaine moral : pour des raisons évidentes, les gens choisissent souvent la tâche courte et ludique, mais une fois choisie, ils essaient de raisonner pour excuser leur comportement et trouver des arguments leur permettant de s’évaluer de meilleure façon que lorsqu’ils ne peuvent pas raisonner.
A cours d’illustration sur l’hypocrisie morale, je vous propose à la place de découvrir en intermède musical ce petit groupe de métal suédois éponyme :
La persévérance dans les croyances
Un autre effet extrêmement robuste en psychologie, la persévérance dans les croyances. Ce terme désigne tout simplement le fait de s’accrocher à certaines croyances même quand celles-ci ont été prouvées fausses à de nombreuses reprises. Une étude classique sur le sujet fait passer un test censé mesurer l’intelligence à deux groupes de sujets (le test est donc particulièrement important pour l’estime de soi des sujets). A un groupe de sujets il est annoncé (de façon mensongère) qu’ils ont particulièrement bien réussi le test ; à l’autre groupe il est annoncé qu’ils ont été particulièrement décevants, de vrais loosers. Les sujets doivent alors remplir un questionnaire pour auto-évaluer leur performance.
Vient ensuite un retournement de situation ! Les chercheurs reviennent dans la pièce pour faire un débriefing et expliquer au sujet que le test était bidon, et les résultats aussi. Ils demandent alors aux sujets de remplir un nouveau questionnaire d’auto-évaluation de leur performance. Et là, surprise ! Les sujets à qui l’on avait dit qu’ils avaient bien réussi le test ne prennent pas en compte le débriefing dans leur évaluation (ils continuent à penser qu’ils ont été bons), tandis que les sujets qui pensaient avoir tout raté le prennent bien en compte et ré-évaluent leur performance à la hausse !
Evaluation biaisée
Le raisonnement motivé a également pour conséquence de biaiser vos évaluations. Lord et collègues (1979) ont par exemple fait venir dans leur labo des personnes qu’ils savaient soit opposées soit favorables à la peine de mort, et leur ont demandé d’évaluer une étude se penchant sur l’efficacité de la peine de mort en terme de dissuasion. Deux études-bidon aux résultats opposés purent être soumises : une étude prouvant la peine de mort efficace, une autre étude prouvant la peine de mort non efficace. Les deux études avaient exactement la même méthodologie. Malgré cela, les études apportant des résultats en contradiction avec l’opinion du sujet furent toujours décrites comme ayant été menées de façon grossières et dénigrées !

Supreme court: “Désolé. Il faut avoir 18 ans pour fumer.”Crédits
La polarisation d’attitudes
Une dernière conséquence du raisonnement motivé pour la route, c’est la polarisation d’attitudes. Parfois, alors même que l’on nous présente un fait qui va à l’encontre de ce que l’on pense vrai, parce que ce fait va nous amener à réfléchir et trouver des failles et des contre-arguments pour le disqualifier, nous allons nous retrouver à croire encore plus en nos opinions initiales qu’avant d’avoir été confronté à ce fait ! Cette tendance s’appelle la polarisation d’attitude. Même pas besoin d’avoir d’opinions à défendre d’ailleurs pour que cette polarisation s’exprime : le simple fait de penser à un événement désagréable ou un individu désagréable vous rendra cet événement ou individu encore plus désagréable que si vous n’y aviez pas pensé. Le conseil pratique du jour donc : arrêtez de ruminer le sale coup que vous a fait votre collègue de bureau si vous souhaitez que les choses aillent mieux entre vous !

Schéma de polarisation sans aucun rapport, uniquement là pour donner au billet un aspect scientifique et sérieux.
Voilà donc quelques exemples et conséquences de raisonnement motivé, qui marquent le début d’une série de quatre billets sur les biais de raisonnements, ô combien importants à connaître quand on cherche à mieux comprendre l’humain… et mieux comprendre le monde, puisque ces biais peuvent s’appliquer à n’importe quelle domaine sur lequel s’exerce notre raisonnement et par conséquent fausser notre Recherche De La Vérité. Vous étiez probablement au courant de certains de ces biais : qui n’a jamais soupiré de désespoir après s’être rendu compte qu’au bout de trois heures de débats politiques entre amis, chacun se sépare en n’ayant pas bougé d’un poil sur ses positions (d’ailleurs, la littérature montre que cela a d’autant plus de chances d’arriver que vous et vos amis avez des connaissances en politique, économie, social, etc…, parce qu’il est plus facile alors de trouver des contre-arguments aux arguments des autres et de rester sur ses positions).
Mais non seulement d’une part, pas toujours facile de se rendre compte de ces biais dans des situations de raisonnement intense, surtout quand on est le sujet de ces biais, mais en plus ces biais peuvent aussi s’exprimer dans des situations où aucun raisonnement ne semble vraiment entrer en jeu, comme dans le cas de l’hypocrisie morale. Allez gardons confiance, en prendre conscience c’est le premier pas vers la guérison.
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11 réactions à “Le raisonnement motivé, par-delà le Biais et le Mal”
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guillaume de Lamérie
15 May 2013
à 18:29
Super idée de traiter ce sujet, très bon début !
Gerald Bronner a fait des travaux très intéressant sur les croyances collectives et les a vulgarisé avec talents. Le connais-tu ?
J’espère qu’après la partie descriptive et diagnostic, tu as prévu une partie thérapeutique ;-) ?
C’est un mal qui nous touche tous, avec une forte anosognosie :-D !
Ah, l’intermède musical était particulièrement stimulant à 6 h00 du matin et les paroles parfaites pour commencer la journée de bonne humeur ;-)
Here it comes to subject the terror you forgot
No memories from the past
The unexplainable starts to appear
As your sub-consciousness begins to come back again
Reality fades away
You try to find a solution
Here it”s coming now, indecision
You”re free but you can”t see through the confusion
There is no time
No time to regret
The eraser”s coming for your life
You”ve got to run
Stay away from the light
The eraser”s here to twist your mind
Feel your soul connected to the universe
The solstice is complete
They controlled your thoughts
You will remember now, what it”s all about
Twist the end around, violation
It”s burning deep and twisting under your skin
It scares you forever
The proof you”ll find in your dreams
There is no time
No time to regret
The eraser”s coming for your life
You”ve got to run
Stay away from the light
The eraser”s here to twist your mind
Le raisonnement motivé : par delà...
15 May 2013
à 18:29
[…] Après trois jours passés à agoniser dans votre lit d’une maladie inconnue, vous décidez enfin d’aller consulter un docteur. […]
guillaume de Lamérie
15 May 2013
à 18:29
J’ai retrouvé un texte de Schopenhauer en fouillant mon disque dur, montrant que cette question est travaillée depuis bien longtemps !
“La vanité innée, particulièrement sensible à la puissance de l’intellect, ne souffre pas que notre position
soit fausse et celle de l’adversaire correcte. Pour s’extraire de ce comportement, il suffit de formuler un jugement
correct : cela revient à dire qu’il faut réfléchir avant de parler. Mais la vanité innée est souvent accompagnée par la
loquacité et une mauvaise foi innée. Ils parlent avant de réfléchir, et même lorsqu’ils se rendent compte plus tard que
leur position est fausse, ils essaieront de faire en sorte de paraître que ce n’est pas le cas. L’intérêt dans la vérité
qu’on aurait pu croire leur seul motif lorsqu’ils déclarèrent leur proposition vraie, doit céder le pas à l’intérêt de la
vanité : la vérité est fausse et ce qui est faux paraît vrai.”
L’art d’avoir toujours raison”:
http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Art_d%E2%80%99avoir_toujours_raison
Je ne résiste pas à publier la liste des stratagèmes !
Stratagème I – L’extension
Stratagème II – L’homonymie
Stratagème III – La généralisation des arguments adverses
Stratagème IV – Cacher son jeu
Stratagème V – Faux arguments
Stratagème VI – Postuler ce qui n’a pas été prouvé
Stratagème VII – Atteindre le consensus par des questions
Stratagème VIII – Fâcher l’adversaire
Stratagème IX – Poser les questions dans un autre ordre
Stratagème X – Prendre avantage de l’antithèse
Stratagème XI – Généraliser ce qui porte sur des cas précis
Stratagème XII – Choisir des métaphores favorables
Stratagème XIII – Faire rejeter l’antithèse
Stratagème XIV – Clamer victoire malgré la défaite
Stratagème XV – Utiliser des arguments absurdes
Stratagème XVI – Argument ad hominem
Stratagème XVII – Se défendre en coupant les cheveux en quatre
Stratagème XVIII – Interrompre et détourner le débat
Stratagème XIX – Généraliser plutôt que de débattre de détails
Stratagème XX – Tirer des conclusions
Stratagème XXI – Répondre à de mauvais arguments par de mauvais arguments
Stratagème XXII – Petitio principii
Stratagème XXIII – Forcer l’adversaire à l’exagération
Stratagème XXIV – Tirer de fausses conclusions
Stratagème XXV – Trouver une exception
Stratagème XXVI – Retourner un argument contre l’adversaire
Stratagème XXVII – La colère est une faiblesse
Stratagème XXVIII – Convaincre le public et non l’adversaire
Stratagème XXIX – Faire diversion
Stratagème XXX – Argument d’autorité
Stratagème XXXI – Je ne comprends rien de ce que vous me dites
Stratagème XXXII – Principe de l’association dégradante
Stratagème XXXIII – En théorie oui, en pratique non
Stratagème XXXIV – Accentuer la pression
Stratagème XXXV – Les intérêts sont plus forts que la raison
Stratagème XXXVI – Déconcerter l’adversaire par des paroles insensées
Stratagème XXXVII – Une fausse démonstration signe la défaite
Ultime stratagème – Soyez personnel, insultant, malpoli
Stéphane
16 May 2013
à 18:29
Encore plus vieux :
“So convenient a thing it is to be a reasonable creature, since it enables one to find or make a reason for everything one has a mind to do”
Benjamin Franklin, Autobiographie.
Non je ne connais pas les travaux de Bronner. Et pour la thérapeutique c’était pas prévu de faire quelque chose dessus (si ce n’est un ou deux conseils en passant), tu as des pistes ? Ca me semble tellement inconscient tous ces biais que difficile de pouvoir y faire quelque chose.
Désolé pour les paroles d’Hypocrysi, je n’y avais pas fait attention…
Xochipilli
18 May 2013
à 18:29
Très intéressants tous ces biais qui font flèche de tout bois pour justifier a posteriori nos opinions, nos choix, notre valeur morale etc. Cette auto-justification systématique au service de l’ego est très semblable aux méthodes d’un régime totalitaire à la Orwell (voir cet ancien billet). Sans doute parce que c’est le moyen le plus efficace de protéger l’intégrité de son propre édifice mental. 1984 ou le chaos en quelque sorte…
Stéphane
24 May 2013
à 18:29
Ha oui c’est une possibilité d’explication, la sauvegarde de son édifice mental. J’en développerai une autre dans un prochain billet.
alain
20 May 2013
à 18:29
A propos de Gérald Bronner, je me permets de vous conseiller “L’empire des croyances” (2003) et “L’empire de l’erreur” (2007). Ce n’est pas que ses bouquins plus récents (“La pensée extrême” (2009), “L’inquiétant principe de précaution” (20120) et “La démocratie des crédules” (2013)) ne soient pas intéressants mais, concernant les biais cognitifs, il développe plus ses idées dans les deux “empires”. Je n’ai pas encore lu “Système 1 / système 2” de Daniel Kahneman mais je pense qu’en matière de biais il faut peut-être commencer par là.
Stéphane
24 May 2013
à 18:29
Personnellement je connais bien Kahneman (enfin ses travaux…), et les biais qu’il met à jour sont intéressants bien que je m’opposerais sur certaines de leurs interprétations. Ah oui et Kahneman parle généralement d’autres biais, qui ne sont pas des biais de raisonnement : c’est justement la base de sa théorie, le système 1 fait des erreurs (est biaisé), le système 2 (le raisonnement) les corrige, mais ici nous venons de voir que même le système 2 peut être biaisé !
Pascal Diethelm
4 Sep 2013
à 18:29
Excellent article. Les travaux de Dan Ariely vont aussi dans ce sens.
Je proposerais plutôt la présentation suivante de la théorie de Kahneman: le système 1 faits des erreurs (est biaisé), le système 2 les *rationalise* (leur donne une justification consciente). Le système 2 ne les corrige probablement que dans un petit nombre de cas et seulement après un apprentissage.
Stéphane
14 Sep 2013
à 18:29
Je ne suis pas sûr que Kahneman propose que le système 2 rationalise uniquement, je crois vraiment qu’il pense que le système 2 corrige (à moins qu’il ait changé d’avis récemment). Cela dit, je suis d’accord avec vous que c’est la meilleure interprétation à faire des données, plus là-dessus dans un très prochain article !
Faculté des sciences excates
25 Dec 2013
à 18:29
Super idée de traiter ce sujet, très bon début ! et merci